Inauguration du nouveau quartier le 5 octobre, discours, spectacle son et lumières, cocktail, foule
enthousiaste.
Les discours du maire et de Valérie Pécresse évoquent le passé du quartier. Leur lecture historique est empreinte de l’acharnement de Devedjian contre la visionnaire résidence universitaire de l’après-guerre, la plus grande d’Europe. Un élément majeur du patrimoine architectural, réunissant quelques 2500 logements, gymnases, bibliothèque, cinéma, restaurant universitaire, centre médical, crèches et écoles autour d’un parc. Le tout a été rasé pour laisser place aux immeubles.
C’était une vision d’une autre époque. La résidence est le site de manifestations et de protestations en
1967 et 68, un « bastion de la lutte » pour citer Mme Pécresse qui poursuit « impossible de regrouper ainsi sur le même site autant de trublions ». Progressivement laissée à l’abandon, elle est la bête noire de Devedjian pour qui c’est un « kyste urbain ». Mme Pécresse, nommée ministre de l’enseignement supérieur, constate qu’elle tombe « en ruines ». Effectivement, faute d’entretien et d’investissements la cité a fini délabrée. Elle nous explique comment l’ancien maire d’Antony l’a convaincue de faire démolir les bâtiments (entre 2010 et 2017 tous sauf un sont abattus). Pour citer son discours, le nouveau quartier
est le « dernier héritage de Devedjian » et « le bébé » de Pécresse.
La démolition est une bonne nouvelle pour les promoteurs, conviés samedi soir à la fête aux côtés des
politiques.
Pour l’ensemble de ce quartier annoncé « écologique », il est difficile de surmonter un sentiment de
gâchis.
Ne restent aujourd’hui que 356 chambres sur 2500, alors que les étudiants franciliens n’arrivent pas à se loger. Le parc est détruit. Les équipements aussi.
La Ville a quand même construit une crèche et des écoles maternelle et primaire. La cour de la première
présente un réel intérêt écologique. Malheureusement, pour la deuxième, les intérêts des promoteurs
ont prévalu et la cour de récréation a été reléguée sur le toit. Un choix contestable, ce que la mairie reconnaît alors que nous l’avions dit dès le début du projet
La médiathèque promise est encore inexistante, les offres présentées ne correspondent pas aux critères
financiers définis. Du reste, aucune date n’est fixée pour démarrer les travaux.
Quant à la végétalisation tant vantée, elle brillait par son absence lors de l’inauguration – le quartier
présentait une face totalement bétonnée sans trace de verdure. Le maire s’est engagé dans son discours
à faire planter les arbres courant novembre. A suivre.
Pour l’ensemble de ce quartier annoncé « écologique », il est difficile de surmonter un sentiment de
gâchis.